La girafe, cadeau de princes orientaux, pour les princes occidentaux (Charles X ici, ou Laurent de Médicis plus tôt), modèle de peintres (Jérôme Bosch ou Salvador Dali), objet de questionnement scientifique (au cœur du débat entre Jean Baptiste Lamarck et de Charles Darwin sur les mécanismes de l’évolution)… et même très célèbre jouet pour enfant (Sophie). Animal emblématique, si particulier, ne ressemblant à aucun autre. Tant et si bien que toutes les girafes se confondent en une seule, modèle de toutes les autres, ces congénères.
LA girafe? Ces congénères? Vraiment?
Représentation de la girafe offerte en 1827 au roi de France, Charles X, par le pacha d’Égypte.
On a ainsi longtemps pensé que la surface de la Terre ne comptait qu’une seule espèce de girafe, partagée entre 9 sous-espèces. Un article récent nous apprend qu’elle porte en fait quatre espèces différentes de ces si particuliers mammifères.
La girafe réticulée (G. reticulata), Samburu NP, Kenya. Julian Fennessy / Giraffe Conservation Foundation.
Les auteurs ont pour cela échantillonné certaines populations naturelles africaines et les ont inclus dans une large étude génétique.
Cela a permis (selon des critères et des méthodes d’analyse moléculaire) de montrer que quatre de ces populations étaient suffisamment distinctes pour constituer des espèces à part entière. On parle alors d’isolement génétique (ou reproductif, il représente, pour deux populations issues d’une même espèce d’origine, l’incapacité de se reproduire, pour des raisons diverses, géographiques, génétiques, comportementales).
Girafes d’Angola (G. g. angolensis), (auparavant G. c. angolensis), Northwest Namibia. Julian Fennessy / Giraffe Conservation Foundation.
La girafe de Nubie (G. c. camelopardalis). Image credit: Julian Fennessy / Giraffe Conservation Foundation.
En voici le tableau final :
– la girafe du Nord ou girafe proprement dite, (Giraffa camelopardalis) comprend trois sous-espèces, la girafe de Nubie (G. c. camelopardis), la girafe du Niger (G. c. peralta) et la girafe du Kordofan (G. c. antiquorum)
– la girafe Masaï (Giraffa tippelskirchi)
– la girafe réticulée (Girafa reticulata)
– la girafe du Sud (Giraffa giraffa) avec deux sous espèces, la girafe d’Angola (G. g. angolensis) et la girafe du Cap (G. g. giraffa)
Inutile de l’apprendre par cœur toutefois… je ne garantis pas qu’il reste inchangé. Comme souvent en biologie (et en science)…
Multi-locus Analyses Reveal Four Giraffe Species Instead of One. Julian Fennessy et al. Current Biology, sept 8, 2016.
http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822%2816%2930787-4
=> http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(16)30787-4
Comment se fait-il que, si en 1827 on avait déjà noté une diminution du nombre de girafes, personne ne s’en soit préoccupé avant l’année dernière ?
Je ne comprends pas… Je ne parle pas de diminution du nombre de girafes ici. Où l’avez-vous lu?