Home

whymalariamo

L’homme, le moustique Anopheles gambiae et la parasite Plasmodium falciparum, vecteur du paludisme : trois acteurs pour nous raconter une nouvelle histoire d’évolution croisée, de co-évolution.  Si vous suivez Ricochets, vous êtes déjà familiers de cette notion, introduite dans le billet La reine rouge, et illustrée par les billets L’abeille, la mouche et la fleur… ou Ménage à trois….

Des chercheurs de l’université de Stockholm ont dévoilé les mécanismes par lesquels la présence dans le sang de l’homme (l’hôte réservoir) du parasite Plasmodium falciparum le rend plus attractif pour le moustique  Anopheles gambiae  (le vecteur). On comprend aisément que ce phénomène puisse présenter un avantage évolutif pour le parasite. Plus l’hôte est attractif pour le vecteur, plus il sera piqué, et plus les chances de voir le parasite  disséminé augmentent. Les auteurs ont présenté leurs résultats dans un article récemment publié dans la revue Science.

On savait en effet depuis longtemps que les individus impaludés étaient plus attractifs pour le moustique Anopheles gambiae que les individus sains. Mais par quels mécanismes? Les chercheurs suédois ont mis en lumière une molécule (précurseur isoprénoïde) produite par Plasmodium falciparum : le (E)-4-hydroxy-3-méthyl-but-2-ényl pyrophosphate (HMBPP). Ils ont montré que sa présence dans le sang affecte les comportements de recherche de nourriture de l’anophèle. C’est une action indirecte. HMBPP induit une augmentation de la production et de la libération de CO2 , d’aldéhydes, et de monoterpènes par les globules rouges. Ce mélange « parfumé » accroît l’attirance du vecteur (le moustique) et stimule son appétit : il pique plus souvent et consomme plus de sang!

Cela semble tellement simple…
Et pourtant, nous sommes encore bien impuissants face au paludisme et tous les moyens de le connaître, et donc de le combattre, sont bons.

 

Références

A key malaria metabolite modulates vector blood seeking, feeding, and susceptibility to infection. Noushin Emami et al. Science  09 Feb 2017.

http://science.sciencemag.org/content/early/2017/02/08/science.aah4563

https://www.sciencenews.org/article/malaria-molecule-makes-blood-extra-alluring-mosquitoes

https://www.sciencenews.org/article/what-mosquitos-immune-system-can-tell-us-about-fighting-malaria

https://www.sciencenews.org/article/malaria-parasite-drives-mosquitoes-human-scent

 

Quelques données sur la Malaria

http://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-inflammation-infectiologie-et-microbiologie/dossiers-d-information/paludisme

 

Illustration

Anna-Karin Landin. Université de Stockholm.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s